Femmes entrepreneures face à l’essor de l’économie circulaire : opportunités et défis pour 2025

Femmes entrepreneures face à l'essor de l'économie circulaire : opportunités et défis pour 2025
Femmes entrepreneures face à l'essor de l'économie circulaire : opportunités et défis pour 2025

Économie circulaire : une dynamique en plein essor

Depuis plusieurs années, l’économie circulaire s’impose comme une alternative durable à l’économie linéaire traditionnelle, fondée sur le triptyque : extraire, produire, jeter. En repensant les modes de production et de consommation, ce modèle vise à réduire le gaspillage, à prolonger la durée de vie des produits et à optimiser l’utilisation des ressources.

Selon l’Agence de la transition écologique (ADEME), l’économie circulaire repose sur sept piliers : l’approvisionnement durable, l’écoconception, l’écologie industrielle et territoriale, l’économie de la fonctionnalité, la consommation responsable, l’allongement de la durée d’usage et le recyclage. En 2025, ce modèle occupera une place encore plus prépondérante dans les politiques publiques, notamment en France et au sein de l’Union européenne.

Ce changement structurel ouvre la voie à un large éventail d’opportunités pour les entreprises innovantes, notamment celles dirigées par des femmes. Celles-ci, de plus en plus nombreuses à s’impliquer dans les domaines du développement durable, trouvent dans l’économie circulaire un terrain fertile pour relever les défis économiques, sociaux et environnementaux de demain.

Un engagement croissant des femmes dans l’entrepreneuriat vert

Les femmes entrepreneures occupent une place croissante dans les secteurs de l’innovation durable. D’après une étude Bpifrance datant de 2022, près d’un quart des start-ups françaises engagées dans la transition écologique sont fondées ou cofondées par des femmes. Encouragées par des dispositifs de soutien (incubateurs spécialisés, financements publics, mentorat), ces entrepreneures mettent en œuvre des projets alignés avec les principes de l’économie circulaire, dans des domaines comme la mode éthique, la cosmétique naturelle, la gestion des déchets ou l’agro-alimentaire responsable.

Parmi les femmes emblématiques de cette dynamique, on peut citer :

  • Julia Faure, cofondatrice de Loom, une marque de vêtements éco-conçus, qui milite contre la fast-fashion et privilégie des matières recyclables et locales.
  • Lucie Basch, fondatrice de Too Good To Go, une application mobile qui lutte contre le gaspillage alimentaire en valorisant les invendus des commerces de bouche.
  • Isabelle Grosdidier, dirigeante de Circée Biotechnologies, entreprise spécialisée dans la valorisation des biodéchets.

Ces modèles inspirent une nouvelle génération d’entrepreneures qui n’hésitent plus à conjuguer ambition économique et impact environnemental.

Les opportunités pour les femmes entrepreneures dans l’économie circulaire

L’essor de ce modèle économique génère de nombreuses perspectives de développement. Pour les femmes entrepreneures, l’économie circulaire en 2025 représentera un levier stratégique dans divers secteurs :

  • Textile et mode responsable : la demande croissante pour des vêtements durables et éthiques favorise des initiatives de recyclage textile, de location de vêtements et de plateformes de seconde main.
  • Construction et rénovation : l’utilisation de matériaux réemployés ou recyclés, ainsi que le développement d’outils basés sur l’économie de la fonctionnalité, représente un secteur porteur.
  • Alimentation durable : les circuits courts, les produits bio et la transformation des déchets alimentaires ouvrent des niches encore peu exploitées.
  • Tech et numérique : repenser les cycles de vie des équipements électroniques, intégrer des logiques d’écoconception dans les logiciels et favoriser les démarches d’économie collaborative.

De nombreuses subventions et aides sectorielles (Fonds Chaleur, ADEME, dispositifs de la Banque Publique d’Investissement) soutiennent ces projets innovants, réduisant les risques pour les entrepreneures et favorisant l’expérimentation.

Des défis structurels à surmonter

Malgré cet environnement favorable, les femmes entrepreneures font face à plusieurs difficultés spécifiques dans le cadre de l’économie circulaire :

  • Accès au financement : encore aujourd’hui, seuls 2,3 % des fonds de capital-risque sont alloués aux start-ups dirigées uniquement par des femmes (source : BCG x MassChallenge, 2019). Cela limite le développement à grande échelle de leurs projets circulaires.
  • Reconnaissance des compétences techniques : bien que les femmes soient très investies dans la RSE et les sciences environnementales, leur légitimité dans les secteurs industriels ou techniques est trop souvent remise en question.
  • Équilibre entre impact social et rentabilité : les entrepreneures engagées dans une démarche circulaire adoptent souvent des modèles hybrides, à mi-chemin entre l’association et l’entreprise classique. Cela peut créer des frictions avec les investisseurs traditionnels focalisés sur la rentabilité court terme.

Des initiatives récentes comme les réseaux “Les Premières” ou “Femmes de l’Économie” cherchent à pallier ces inégalités en proposant des formations, du mentorat et des mises en relation avec des partenaires financiers sensibles à l’innovation environnementale et sociale.

Vers une économie inclusive et durable

À l’horizon 2025, les politiques publiques tendent à renforcer les enjeux de genre et de transition écologique. L’Union européenne, avec son Plan d’Action pour l’Économie Circulaire (2020), encourage une approche inclusive, soutenant davantage les PME dirigées par des femmes. En parallèle, des municipalités investissent dans les projets à impact social portés par des entrepreneures locales.

La France, à travers la loi AGEC (Anti-Gaspillage pour une Économie Circulaire), impose de nouvelles obligations aux entreprises, stimulant l’innovation en matière de recyclage, de réparation et d’approvisionnement durable. Cette législation représente une véritable opportunité pour les femmes entrepreneures positionnées sur ces segments.

D’un point de vue macroéconomique, l’OCDE rappelle que l’économie circulaire pourrait générer un gain de 0,8 % de croissance du PIB dans l’Union européenne d’ici 2030 (source : OCDE – 2020). S’inscrire dans cette dynamique permet donc aux entreprises dirigées par des femmes de jouer un rôle actif dans la transformation sociétale à venir.

Ressources pour accompagner les femmes entrepreneures

Pour mieux se positionner et relever les défis de 2025, plusieurs outils et plateformes sont à disposition des femmes entrepreneures :

  • Bpifrance : propose un accompagnement personnalisé pour les projets innovants à impact environnemental.
  • ADEME : plateforme de référence pour les projets liés à l’énergie, l’environnement et l’économie circulaire.
  • Femmes Business Angels : réseau d’investisseuses soutenant les projets portés ou co-dirigés par des femmes.
  • Les Premières : réseau d’incubateurs dédiés à l’entrepreneuriat féminin et à l’innovation sociale et durable.

Ces structures, complétées par des événements comme ChangeNOW, VivaTech ou le Salon Produrable, permettent aux entrepreneures d’augmenter leur visibilité, de créer des synergies et de renforcer leur crédibilité face aux investisseurs et aux partenaires professionnels.

L’économie circulaire n’est pas simplement une tendance conjoncturelle : elle représente un véritable changement de paradigme, dans lequel les femmes entrepreneures ont un rôle moteur à jouer. En combinant innovation, impact social et résilience économique, elles façonnent dès à présent les modèles d’entreprise de demain.