Pourquoi encourager l’entrepreneuriat féminin n’est plus une option
En France, les femmes représentent seulement 30% des créateurs d’entreprise. Ce chiffre ne cesse pourtant de grimper depuis quelques années — et c’est tant mieux. Pourquoi ? Parce qu’entreprendre, pour une femme, c’est bien plus qu’un acte économique : c’est une manière de prendre sa place, d’apporter une vision différente du leadership et de créer de la valeur autrement. Si vous lisez ces lignes, c’est probablement parce que, vous aussi, vous rêvez de passer à l’action. Alors autant vous le dire tout de suite : vous n’êtes pas seule. De nombreux dispositifs existent aujourd’hui pour accompagner les femmes dans leur projet de création d’entreprise. Et dans cet article, je vous propose un tour d’horizon concret et inspirant de ces aides incontournables.
Les aides financières spécifiques aux femmes entrepreneures
On ne va pas se mentir : se lancer dans l’entrepreneuriat demande à la fois de l’audace… et des fonds. Bonne nouvelle : plusieurs aides sont pensées pour faciliter le parcours financier des femmes porteuses de projet.
L’ARCE : une aide de Pôle Emploi redoutablement efficace
L’Aide à la Reprise ou à la Création d’Entreprise (ARCE) permet aux demandeuses d’emploi de bénéficier d’un capital de départ versé en deux fois, tout en conservant certains droits à l’accompagnement. Cette aide peut constituer un vrai levier au moment du lancement — surtout quand on veut tester une idée sans attendre trop longtemps les premiers revenus.
Le Fonds de Garantie à l’Initiative des Femmes (FGIF)
Piloté par Bpifrance, ce fonds a pour objectif de faciliter l’accès au crédit bancaire pour les femmes créatrices ou repreneuses d’entreprise. Concrètement, il garantit jusqu’à 70% d’un emprunt bancaire, dans la limite de 45 000 €, sans que le conjoint soit sollicité comme co-emprunteur (un détail qui compte). Résultat ? Moins d’obstacles pour convaincre son banquier.
Les dispositifs régionaux
De nombreuses régions, départements ou métropoles proposent des aides spécifiques pour encourager l’entrepreneuriat féminin. Par exemple, en Auvergne-Rhône-Alpes, le programme « Entreprendre Au Féminin » accompagne les femmes via des subventions, du mentorat et même de la mise en réseau. Pensez à consulter les plateformes locales comme France Active, les CCI ou les collectivités territoriales pour explorer les opportunités près de chez vous.
Un accompagnement sur-mesure pour ne pas entreprendre seule
Créer son entreprise, ce n’est pas qu’une histoire de business plan et de budget. C’est aussi un chemin intérieur, avec ses doutes, ses remises en question, ses élans. Pour ne pas vivre cette aventure en solitaire, il existe un grand nombre de structures dédiées à l’accompagnement des femmes entrepreneures.
Les réseaux de femmes entrepreneures
S’intégrer dans un réseau professionnel peut transformer votre parcours. Non seulement vous y trouverez du soutien, mais aussi des opportunités concrètes de partenariat, de visibilité ou même de financement. Voici quelques réseaux à connaître :
- Les Premières : un incubateur 100% féminin qui accompagne les créatrices à fort potentiel dans toute la France.
- Femmes Chefs d’Entreprises (FCE France) : une association qui valorise l’entrepreneuriat féminin et offre une véritable entraide entre dirigeantes.
- BGE, Adie, Réseau Entreprendre : ces réseaux ne sont pas exclusivement féminins, mais proposent des programmes spécifiques aux femmes.
Et puis, n’oubliez pas les clubs locaux, les cercles entrepreneuriaux de votre ville ou encore les groupes sur LinkedIn et Facebook, où les échanges peuvent être tout aussi pertinents !
Le mentorat : le coup de pouce de celles qui sont déjà passées par là
Vous connaissez l’adage : « On va plus vite seul.e, mais plus loin ensemble. » Se faire accompagner par une entrepreneure chevronnée, c’est profiter de conseils stratégiques, et éviter bon nombre d’erreurs de parcours. De plus en plus d’organismes proposent des programmes de mentorat, notamment via les réseaux régionaux ou les associations dédiées. L’investissement en temps est minime comparé à l’impact sur votre mindset et votre trajectoire d’entreprise.
Formations et accompagnement pour se lancer sur des bases solides
On ne naît pas entrepreneure, on le devient. Et réussir, c’est aussi savoir se former. Aujourd’hui, il existe une multitude de programmes qui permettent aux femmes de maîtriser les codes de l’entrepreneuriat… même sans diplôme préalable !
Les formations certifiantes
Des dispositifs comme le CPF (Compte Personnel de Formation) vous permettent d’accéder à des formations financées, parfois à 100%. De nombreuses formations en création d’entreprise, marketing digital, management ou gestion sont éligibles. Les écoles comme LiveMentor ou L’Académie du Business Féminin proposent également des parcours dédiés aux créatrices.
Incubateurs et programmes d’accompagnement
Certains incubateurs proposent des parcours sur mesure pour les femmes, alliant ateliers pratiques, coaching individuel et accélération de projet. Parmi les plus connus :
- Les Premières (encore eux !) — un accompagnement sur 6 à 12 mois.
- Willa — basé à Paris, cet incubateur féministe soutient les femmes dans la tech et l’innovation.
- StartHer — met en lumière les rôles modèles féminins et les start-up fondées par des femmes.
Et pourquoi ne pas rejoindre une pré-incubation locale ou une pépinière d’entreprise ? Ces structures sont idéales pour tester votre idée en toute sécurité, entourée d’experts et de pairs bienveillants.
Les avantages fiscaux et statutaires à connaître
Créez votre entreprise en connaissance de cause en profitant des régimes statutaires et fiscaux les plus adaptés à votre situation personnelle… et à votre ambition !
Le statut de la micro-entreprise : un tremplin pour commencer
Avec sa simplicité administrative et sa fiscalité allégée, ce statut est idéal pour tester une idée avec un minimum de risques. Côté chiffres, en 2024, le seuil de chiffre d’affaires annuel est fixé à 77 700 € pour les prestations de services, et 188 700 € pour la vente de marchandises. Parfait pour se lancer progressivement… sans se brûler les ailes.
Les exonérations de charges pour les entrepreneuses en zone prioritaire
Si vous créez votre entreprise dans une zone urbaine sensible (ZFU-Territoire Entrepreneur) ou zone de revitalisation rurale (ZRR), des allègements fiscaux et sociaux peuvent s’appliquer. Pensez à vérifier votre éligibilité auprès de votre mairie ou de votre chambre de commerce.
Un mot sur l’essentiel : l’état d’esprit
On peut réunir toutes les aides du monde, sans parvenir à transformer l’essai si on ne travaille pas son mental. Entreprendre en tant que femme, c’est aussi affronter certaines croyances (« ce n’est pas pour moi », « je ne suis pas assez légitime », « je ne m’y connais pas en chiffres »…). La bonne nouvelle ? Ces croyances se déconstruisent. Et chaque pas compte.
Entourez-vous positivement. Écoutez des podcasts inspirants, lisez des biographies de femmes qui réussissent, donnez-vous des objectifs concrets. Et surtout, autorisez-vous à réussir. J’ai vu trop de femmes brillantes s’autocensurer. Or, l’économie de demain a plus que jamais besoin de votre énergie, de votre vision, de votre expertise.
Le monde ne changera pas si vous attendez d’être « prête ». Lancez-vous imparfaite. Osez. Et souvenez-vous : l’entrepreneuriat n’est pas un sprint, mais une aventure à construire avec intention… et passion.